Mario Molina est un chimiste mexicain qui a joué un rôle clé dans la découverte du trou d’ozone antarctique et qui a reçu le prix Nobel de chimie en 1995 pour ses travaux sur la menace des gaz chlorofluorocarbones (CFC) pour la couche d’ozone terrestre. Il a été le premier scientifique né au Mexique à recevoir un prix Nobel de chimie et le troisième Mexicain à recevoir un prix Nobel.
Mario Molina : biographie du scientifique
Mario Molina est né le 19 mars 1943 à Mexico, dans une famille aisée. Son père était avocat et diplomate, et sa mère s’occupait du foyer. Dès son enfance, il se passionne pour la chimie et transforme une salle de bain de sa maison en laboratoire, où il réalise des expériences avec des microscopes et des coffrets de chimie.
Il fait ses études primaires et secondaires au Mexique, puis part en Allemagne pour étudier le génie chimique à l’université de Fribourg. Il obtient son diplôme en 1965, puis part aux États-Unis pour poursuivre ses études à l’université de Californie à Berkeley, où il obtient son doctorat en chimie physique en 1972. Sa thèse porte sur les lasers et les réactions chimiques.
Carrière scientifique
Après son doctorat, Mario Molina rejoint le Jet Propulsion Laboratory du California Institute of Technology, où il travaille avec le physicien Sherwood Rowland sur les effets des CFC sur l’ozone atmosphérique. Les CFC sont des composés organiques utilisés comme réfrigérants, propulseurs d’aérosols ou solvants, qui se décomposent sous l’effet du rayonnement solaire en libérant des atomes de chlore. Ces atomes réagissent avec les molécules d’ozone (O3) et les transforment en oxygène (O2), réduisant ainsi la couche d’ozone qui protège la vie sur Terre des rayons ultraviolets nocifs.
En 1974, Molina et Rowland publient un article dans la revue Nature, où ils alertent sur les dangers des CFC pour la couche d’ozone et appellent à une réglementation de leur usage. Leur article fait l’objet d’une grande attention médiatique et suscite la controverse dans l’industrie chimique, qui conteste leurs conclusions. Molina et Rowland poursuivent leurs recherches et participent à des campagnes de sensibilisation auprès du public et des décideurs politiques. En 1985, la découverte du trou d’ozone au-dessus de l’Antarctique par des scientifiques britanniques confirme leurs prédictions et accélère le processus de négociation du protocole de Montréal, signé en 1987 par 46 pays, qui vise à réduire progressivement la production et la consommation de CFC.
Que savoir de ses travaux sur la chimie atmosphérique ?
Mario Molina est un chimiste mexicain qui a joué un rôle clé dans la découverte du trou d’ozone antarctique et dans la mise en évidence du danger des gaz chlorofluorocarbones (CFC) pour la couche d’ozone qui protège la Terre des rayonnements solaires nocifs.
Ses débuts dans la chimie atmosphérique
Après son doctorat, il a rejoint le Jet Propulsion Laboratory (JPL) du California Institute of Technology (Caltech), où il a commencé à s’intéresser à la chimie atmosphérique. Il a été recruté par Sherwood Rowland, un professeur de chimie à l’université de Californie à Irvine, qui cherchait un collaborateur pour étudier le sort des CFC dans l’atmosphère. Les CFC étaient des composés synthétiques utilisés comme réfrigérants, propulseurs d’aérosols, solvants ou agents moussants. Ils étaient considérés comme inoffensifs pour l’environnement, car ils étaient stables, non toxiques et non inflammables.
La découverte du danger des CFC pour la couche d’ozone
Molina et Rowland ont entrepris de modéliser le comportement des CFC dans l’atmosphère, en tenant compte des réactions chimiques possibles avec les autres espèces présentes. Ils ont découvert que les CFC pouvaient se décomposer sous l’effet du rayonnement ultraviolet du soleil, libérant ainsi des atomes de chlore. Ces atomes pouvaient ensuite réagir avec les molécules d’ozone (O3), les transformant en oxygène moléculaire (O2). Un seul atome de chlore pouvait détruire des milliers de molécules d’ozone, créant ainsi un trou dans la couche d’ozone stratosphérique, qui absorbe une partie du rayonnement ultraviolet nocif pour les êtres vivants et les écosystèmes.
Avant le prix nobel
Molina et Rowland ont publié leurs résultats dans la revue Nature en 1974, alertant ainsi la communauté scientifique et le grand public sur le risque potentiel des CFC pour la couche d’ozone. Ils ont également plaidé pour une réglementation internationale visant à réduire ou à éliminer l’usage des CFC. Leur découverte a suscité beaucoup de controverses et de critiques, notamment de la part des industriels qui produisaient ou utilisaient les CFC. Il a fallu attendre les années 1980 pour que des preuves expérimentales confirment leur hypothèse, notamment avec la mise en évidence du trou d’ozone antarctique par les chercheurs du British Antarctic Survey en 1985.
La reconnaissance internationale et l’engagement environnemental
Molina et Rowland ont reçu le prix Nobel de chimie en 1995, conjointement avec le physicien néerlandais Paul Crutzen, qui avait également contribué à l’étude de la chimie de l’ozone. Ils ont été salués pour leurs travaux pionniers et leur contribution à la protection de l’environnement. Leur découverte a en effet conduit à la signature du protocole de Montréal en 1987, un accord international visant à réduire progressivement la production et la consommation des substances appauvrissant la couche d’ozone, dont les CFC. Ce protocole est considéré comme l’un des plus réussis en matière de coopération environnementale, ayant permis de réduire de plus de 90 % les émissions mondiales de ces substances.
Molina a continué à mener des recherches sur la chimie atmosphérique et les changements climatiques, en occupant des postes dans plusieurs institutions prestigieuses, telles que le Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’université de Californie à San Diego (UCSD) ou le Scripps Institution of Oceanography. Il a également fondé le Centre Mario Molina pour l’énergie et l’environnement à Mexico, où il a conseillé le président mexicain Enrique Peña Nieto sur les questions de politique climatique. Mario Molina a reçu de nombreuses distinctions et récompenses pour ses travaux et son engagement, dont la médaille présidentielle de la liberté en 2013, la plus haute distinction civile des États-Unis. Il est décédé à Mexico le 7 octobre 2020, à l’âge de 77 ans.
Engagement
Après son prix Nobel, Mario Molina continue à s’intéresser aux problèmes environnementaux, notamment au réchauffement climatique causé par les gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone (CO2) ou le méthane (CH4). Il devient professeur. Il crée également le Mario Molina Center for Energy and Environment à Mexico, où il conseille le président mexicain Enrique Peña Nieto sur les politiques climatiques.
Mario Molina meurt le 7 octobre 2020 à Mexico, à l’âge de 77 ans, des suites d’un infarctus. Il laisse derrière lui son épouse Guadalupe Alvarez, qu’il avait épousée en 2006, et un fils, Felipe, né de son premier mariage avec Luisa Tan, dont il avait divorcé en 2005.
Distinctions et honneurs
Au cours de sa carrière, Mario Molina a reçu de nombreuses distinctions et honneurs, parmi lesquels :
- Le Tyler Prize for Environmental Achievement en 1983
- Le Newcomb Cleveland Prize en 1987
- La NASA Exceptional Scientific Achievement Medal en 1989
- Le prix Nobel de chimie en 1995
- Le Willard Gibbs Award en 1998
- Le UN Environment Programme Sasakawa Environment Prize en 1999
- Le Heinz Award in the Environment en 2003
- Le Volvo Environment Prize en 2004
- La Presidential Medal of Freedom en 2013
Il a également été élu membre de plusieurs académies scientifiques, telles que :
- L’Académie royale des sciences de Suède
- L’Académie nationale des sciences des États-Unis
- L’Académie royale d’Espagne
- L’Académie pontificale des sciences du Vatican
Conclusion
Mario Molina est un chimiste mexicain qui a marqué l’histoire de la science et de l’environnement par sa découverte du rôle des CFC dans la destruction de la couche d’ozone. Mario Molina a contribué à alerter le monde sur les dangers de ces gaz pour la vie sur Terre et à promouvoir leur élimination progressive. Il a également été un acteur engagé dans la lutte contre le changement climatique et la promotion des énergies renouvelables. Il a reçu le prix Nobel de chimie en 1995 et de nombreux autres prix et honneurs pour ses travaux. Mario Molina est considéré comme l’un des plus grands scientifiques mexicains et comme un exemple pour les générations futures.