Lorsque la santé d’un enfant est en jeu, chaque minute peut compter. Les urgences pédiatriques arrivent souvent sans prévenir, et cela peut être particulièrement angoissant pour les parents, les proches ou toute personne présente. Dans ces moments-là, il est essentiel de savoir quoi faire, comment réagir, et surtout garder son calme. Cet article a pour objectif de fournir des repères simples, concrets et accessibles pour faire face à une urgence pédiatrique, avec efficacité et sang-froid.
Reconnaître les signes qui doivent vraiment inquiéter
Il y a des bobos du quotidien qui ne méritent pas qu’on appelle les urgences. Mais il y en a d’autres, plus graves, qu’on ne peut pas se permettre d’ignorer. Ce sont ces signes-là qu’on doit apprendre à reconnaître.
Quand un enfant a du mal à respirer, qu’il fait un bruit étrange en inspirant ou expirant, ou qu’il semble s’épuiser pour reprendre son souffle, il faut agir. Si ses lèvres deviennent bleues, c’est encore plus inquiétant. Pareil pour une fièvre qui grimpe très haut, au-dessus de 40 °C, surtout si elle s’accompagne de convulsions ou si l’enfant perd connaissance.
Un coup sur la tête ? Si l’enfant vomit, a l’air dans les vapes, ou ne réagit pas comme d’habitude, mieux vaut ne pas prendre de risques. Un gros saignement qui ne s’arrête pas, une brûlure importante, ou même l’ingestion d’un produit toxique : là aussi, chaque minute compte.
Quand on a un doute, il faut appeler. Contactez un hôpital pour signaler une urgence pédiatrique. Vous pouvez aussi appeler le 15 (SAMU), le 18 (pompiers), ou le 112 (numéro d’urgence européen). Mieux vaut appeler pour rien que de regretter plus tard de ne pas l’avoir fait.
Les gestes qui sauvent : ce qu’on peut faire en attendant les secours
Oui, on peut tous faire quelque chose, même sans être médecin. L’idée, ce n’est pas de remplacer les pros, mais de stabiliser la situation, de gagner du temps, et parfois, franchement, de sauver une vie.
Par exemple, un bébé qui s’étouffe : il faut le tenir face vers le sol, sur notre avant-bras, sa tête plus basse que son corps. Puis lui donner cinq tapes franches dans le dos. Et s’il ne reprend pas sa respiration, on le retourne, on soutient sa tête, et on fait des pressions sur son thorax, calmement mais fermement.
Pour un enfant plus grand, on peut faire la manœuvre de Heimlich : passer nos bras autour de sa taille, placer un poing juste au-dessus du nombril, et appuyer plusieurs fois vers l’intérieur et vers le haut. Mais toujours en restant vigilant, sans lui faire mal.
Si un enfant se brûle, surtout pas de dentifrice, de beurre ou d’huile. Juste de l’eau, froide, pendant 10 à 15 minutes, et rien d’autre. Ensuite, on couvre avec un linge propre et on consulte. Même une brûlure qui semble petite peut être grave si elle est profonde.
En cas de convulsions, on ne touche à rien dans la bouche de l’enfant. On le met sur le côté, on protège sa tête, et on attend que ça passe. Ensuite, on le surveille, on note la durée de la crise, et on appelle les secours si elle dure trop longtemps ou si l’enfant ne revient pas à lui rapidement.
Avoir une trousse de secours prête à l’emploi : un vrai réflexe de parents
On ne pense pas toujours à la trousse de secours… jusqu’au jour où on en a besoin. Et là, impossible de mettre la main sur ce qu’il faut. Alors autant anticiper.
Elle n’a pas besoin d’être énorme. Ce qu’il faut surtout, c’est qu’elle contienne l’essentiel. Un thermomètre fiable. Du paracétamol pour enfants. Des pansements, des compresses, du désinfectant doux, du sérum physiologique. Une crème pour les brûlures. Une pince à épiler, des ciseaux à bouts ronds. Et surtout, les numéros d’urgence écrits noir sur blanc, à portée de main.
On peut la garder dans un endroit facile d’accès, mais hors de portée des enfants, bien sûr. Et l’idéal, c’est de la vérifier régulièrement : jeter les médicaments périmés, recompléter les stocks, s’assurer que tout fonctionne.
Mieux vaut prévenir : former les adultes, informer les enfants
On le sait, dans une situation de stress, le cerveau a tendance à buguer. Mais si on s’est formé avant, les gestes reviennent, presque automatiquement. Des formations aux premiers secours sont proposées un peu partout, par la Croix-Rouge, les pompiers, les associations locales. En quelques heures seulement, on apprend les bases. Ce qu’il faut faire, et surtout ce qu’il ne faut pas faire. C’est un petit investissement en temps, mais c’est un gros filet de sécurité.
Et puis, n’oublions pas les enfants eux-mêmes. Même petits, ils peuvent apprendre des choses utiles : donner leur prénom, dire où ils habitent, composer le 15, le 18 ou le 112. Ce sont des réflexes simples, mais qui peuvent sauver leurs parents, leurs frères et sœurs… ou eux-mêmes. On peut même faire des petits jeux à la maison : “Et si maman tombait dans les pommes, tu ferais quoi ?”, “Si ton petit frère ne respirait plus, tu ferais quoi ?”. Sans dramatiser, mais en préparant.